Marcel van Eeden
Celia
Toutes les dessins de Marcel van Eeden s’inscrivent dans un vaste projet qu’il poursuit depuis 1993 : la redessination de photos et d’autres documents visuels datant d’avant sa naissance en 1965. Marcel van Eeden cartographie ainsi le “pré-passé”. Lorsqu’il dessine, il plonge dans le monde d’avant sa naissance. Il prend comme point de départ des photos de magazines et de journaux, en omet des éléments et en ajoute d’autres. Cette “encyclopédie de ma mort” compte désormais des milliers de dessins.
Une exposition de Marcel van Eeden donne l’impression d’une abondance d’images, où la systématique de son œuvre est soulignée par l’utilisation de cadres identiques de style ancien. La volonté obsessionnelle de retenir ce qui passe trouve ainsi une base conceptuelle solide et rappelle le travail de l’artiste conceptuel On Kawara, dans lequel le temps et le lieu sont consciemment enregistrés de la même manière.
Dans l’ensemble Celia que Marcel van Eeden présente actuellement au MDD, il a intégré quatre livres de genres littéraires différents : la pièce The Cocktail Party de T.S. Eliot (1949) dans laquelle une femme du nom de Celia joue un rôle, le livre expressionniste de J. Van Oudshoorn Laatste Dagen (1927), l’autobiographie fictive de Jack Bilbo An Autobiography (1947) et Spaziergang de Robert Walser (1917).
Même si Marcel van Eeden semble vouloir raconter une histoire à travers les citations et les images, il devient vite évident que les œuvres ne peuvent pas être lues de manière univoque et linéaire. Ainsi, les dessins de Marcel van Eeden deviennent des explorations complexes et ambiguës à travers le temps, où les liens entre le mot et l’image peuvent souvent être interprétés de manière intuitive.