Robert Kusmirowski
P.A.P.O.P.

L’artiste polonais Robert Kusmirowski crée des objets, des documents et des “événements” qui brouillent notre relation avec l’histoire.

Pour ses sculptures et ses installations envahissantes, Robert Kusmirowski utilise divers matériaux tels que le carton, le plâtre, le bois et des objets divers comme base. Ainsi, il crée une réalité où tous les éléments ont un caractère de “trompe-l’œil”. Il construit en quelque sorte l’histoire (fictionnelle) et l’iconographie d’un événement, d’un lieu ou d’une époque particulière. Il est un maître faussaire capable de produire des copies qui peuvent tout aussi bien circuler comme des originaux. En copiant et en reproduisant méticuleusement tout, il met en lumière l’aspect temporel, l’authenticité des choses et leur origine. Notre regard occidental interprète son travail comme un rappel nostalgique d’un monde d’une époque révolue qui n’a jamais été le nôtre. Cependant, la signification de l’histoire politique et sociale de son pays est interprétée de manière très personnelle et juvénile. Enfant déjà, il utilisait son imagination pour découvrir ou créer des choses avec divers matériaux trouvés. Le travail qu’il réalise maintenant en tant qu’artiste peut être considéré comme une continuation perfectionniste de cette imagination magique.

Pour son projet au MDD, Robert Kusmirowski crée le P.A.P.O.P (Pokój Analizy Postępu Odbioru Pracy), c’est-à-dire la Chambre d’Analyse de la Progression de la Réception de l’Œuvre d’Art. Les visiteurs de l’exposition ont la possibilité de découvrir le projet de recherche des analystes. Ce travail n’est généralement pas rendu public afin de ne pas le perturber. L’atmosphère qui caractérise toute l’installation évoque la pensée progressiste des anciens régimes du bloc de l’Est, l’idée romantique de créer un meilleur endroit pour l’humanité. En même temps, les décombres de la pensée progressiste sont également intégrés au projet.

Dans la cour du musée, un monde a été créé où il semble qu’une catastrophe atomique a rendu la vie impossible. Le spectateur, devenant une partie intégrante de l’installation, peut lui-même contribuer à l’histoire narrative. Il devient difficile de distinguer quels appareils sont authentiques, quels sont des copies et lesquels sont totalement issus de l’imagination de l’artiste. Ainsi, l’œuvre devient une expérience intense où l’apparence et l’authenticité ne sont plus distinguables.