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Picture this: Sophie Nys

L’œuvre artistique de Sophie Nys présente principalement deux lignes directrices majeures : d’une part, une “enquête artistique critique” formellement réalisée, et d‘autre part, un portrait poétique de la vie quotidienne, proche du film documentaire. Son travail se caractérise par une esthétique minimaliste de graphismes rudimentaires, et une préférence pour des matériaux simples tels que le papier et des techniques basiques comme la photocopie. Dans son corpus perspicace et relativiste, où l‘humour et l‘autodérision sont souvent présents, les pratiques conventionnelles au sein de la scène artistique contemporaine sont fréquemment remises en question. Cependant, elle n‘emprunte pas les sentiers battus de l‘ironie subtile ou de la finesse compliquée, mais adopte une approche directe tant sur le plan visuel que conceptuel.

Pour le MDD, Nys a créé une installation multimédia. Elle joue habilement avec l‘architecture du hall d‘entrée, modifiant considérablement la perception. En pénétrant dans le bâtiment du musée, le spectateur se retrouve dans une situation déroutante : immédiatement confronté à un étroit couloir en bois fermé par une porte portant le mot « Heren » (Messieurs). Le chemin étroit et sombre évoque la pensée du chemin sombre (de la passion) vers la rédemption. Cela reflète l‘aspect relativiste et humoristique qui est constant dans son œuvre. Il y a aussi un clin d‘œil à la Fontaine de Marcel Duchamp (1917). L‘idée de la construction est principalement née de son mécontentement face à la présence de portes de toilettes dans son espace d‘exposition. Elle cherchait un moyen de les dissimuler pour créer une atmosphère plus intime.

Diverses projections et œuvres sont installées autour, principalement des réflexions sur son voyage au Japon (où elle a grimpé sur le plus haut volcan - le Mont Fuji) et les travaux de rénovation qu‘elle a effectués dans son atelier bruxellois. Les photogrammes, par exemple, font clairement référence au Japon et ont également été produits là-bas. La vidéo Buraku porte sur le statut et la discrimination dans le Japon du 21e siècle. Sophie Nys montre des images de magasins japonais où des estampes d‘idols peuvent être achetées, se demandant qui parmi eux est également Buraku. Buraku signifie « moins que humain ».

L‘autodérision au sein de son travail est particulièrement évidente dans la projection de diapositives dans l‘espace fermé du guichet, où « SMART IS OK, LUCKY IS BETTER » est alternativement projeté. Il s‘agit d‘une citation de l‘auteur américain William Stafford, faisant référence à sa carrière. Outre la qualité artistique de l‘œuvre, un artiste doit également avoir une dose de chance pour réussir.

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22.04.07—10.06.07
Exposition
   Lieu
Museum Dhondt-Dhaenens

Museumlaan 14
9831 Deurle

   Artiste
Images